Confinés, les Français voient leur empreinte carbone chuter de 62%. Bonne ou mauvaise nouvelle ?


Si nous nous sommes abondamment fait l’écho des bonnes nouvelles qu’avait le confinement sur l’environnement, le climat et la pollution atmosphérique, en voici une autre qui devrait nous donner un petit plus de sourire mais qui, avec un peu plus de recul, devrait nous mettre un petit plus de pression pour construire ce « monde d’après » que tout le monde promet…

Selon une étude de l’application Greenly, qui permet à ses utilisateurs de calculer leur empreinte carbone grâce à leurs relevés bancaires, celle des Français aurait chuté de 62% dans les deux premières semaines de confinement.

La baisse des « dépenses polluantes » serait ainsi la plus significative avec –83%, du fait que les Français vont évidemment moins faire le plein depuis le début du confinement. On note aussi une chute colossale de l’impact carbone de l'aviation avec -94%.

L’autre baisse significative reste liée à l’alimentation. Selon Greenly, « ce secteur représente 20% des émissions carbone des Français », mais si l’impact carbone des supermarchés (nouveaux temples des confinés) a peu baissé avec un petit -10%, celui de la restauration s’est écroulé de -94%... Plutôt alarmant pour le secteur que bénéfique pour l’environnement ! Les émissions carbone liées aux achats en ligne ont, quant à elles, augmenté de 2,5% en moyenne, avec un pic de +15% chez les plus de 40 ans.

Excellentes nouvelles au premier abord pour l’environnement, l’impact significatif du confinement sur l’environnement est en fait LE sujet de réflexion massif pour construire un « monde meilleur » une fois que tout ceci sera fini, avec comme véritable dilemme la question suivante : « comment sera-t-il possible de ne pas retourner en arrière sur le plan environnemental tout en permettant à l’activité humaine et économique de se remettre en route ? »

Alors non, l’épidémie n’est clairement pas une bonne nouvelle sur le long terme pour l’environnement car comme l’analyse très justement le miliant écolo et youtubeur Félicien Boagerts, « les réductions d’émissions liées au coronavirus ne sont pas structurelles : elles vont disparaître dès que le transport de biens et de personnes sera rétabli après l’épidémie ».

Pour résumer, tout ce que l’on voit aujourd’hui, c’est que la planète respirerait mieux sans nous, mais ça, on s’en doutait un peu…

Alexis Normand, cofondateur de Greenly, expose une analyse qui, pour finir, a le mérite d’être lucide tout en étant porteuse d’espoir : « Nous ne pouvons en aucun cas nous réjouir d’une baisse des émissions des gaz à effet de serre dans des circonstances aussi dramatiques. Mais cette crise sanitaire est l’occasion de réfléchir à l’après, et aux moyens de construire un monde plus éco-responsable qui ne nous prive pas de notre liberté. Nous sommes déjà en train d’apprendre à vivre autrement, à travailler à domicile, à réduire nos déplacements, à faire sans les voyages professionnels ».

Tout cela passera évidemment par une prise de conscience collective et non pas par une amnésie post-traumatique individuelle qui, une fois la douloureuse expérience passée, nous jettera à nouveau dans les bras si confortables de notre « vie d’avant ».

Bon courage à tous, patience, restez à l’abri et… surtout, n’oubliez pas les bonnes nouvelles environnementales d’aujourd’hui pour en faire des réalités demain !

Source : wedemain.fr